Les maladies transmises par les tiques augmentent. Le risque de piqûre est plus important du printemps à la fin de l’automne, période favorable aux sorties et activités en pleine nature. Quelques conseils pour vous en protéger.
L’espèce de tique la plus fréquente en Suisse est l’Ixodes ricinus que l’on retrouve dans les forêts ou les sous-bois, notamment dans le plateau suisse. Elle vit sur les plantes basses et s’accroche à un hôte (humain ou animal) lors de son passage à proximité. Jamais elle ne tombe des arbres.
Lors de chaque étape de son évolution (larve, nymphe et adulte), la tique a besoin du sang de l’hôte pour muer vers la forme suivante. Lorsqu’elle pique, la tique sécrète des substances anesthésiantes qui en diminuent la perception. La piqûre, préférentiellement au niveau du creux des genoux, du cou ou des plis de l’aine voire du cuir chevelu chez l’enfant, peut causer des démangeaisons.
Les tiques sont actives de mars à novembre, ce qui explique le caractère saisonnier des maladies transmises. Les changements climatiques, avec des étés caniculaires et des hivers moins froids, favorisent la survie des tiques et le développement des maladies dont Ixodes ricinus est porteuse.
La borréliose, ou maladie de Lyme, touche plusieurs organes tels que le cœur, les yeux, la peau, le système nerveux ou les articulations. L’affection peut évoluer sur trois phases, jusqu’à atteindre une forme plus grave, devenant chronique. Elle se manifeste par un érythème migrant caractéristique (auréole rouge au point de piqûre).
On peut éviter la borréliose par un examen systématique de sa peau après toute sortie en forêt ou dan les sous-bois. En effet, la transmission de la maladie ne se fera que dans les 12 à 24 heures. D’origine bactérienne, la maladie de Lyme se traite par des antibiotiques, particulièrement efficaces dans les premières phases de la maladie. Le traitement des symptômes tardifs est, en revanche, plus compliqué. Selon l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), 9000 à 12’000 personnes contractent une borréliose chaque année.
L’encéphalite à tiques est encore plus redoutée. D’origine virale, elle peut provoquer des méningites et encéphalites, avec un risque de séquelles importantes. L’infection passe inaperçue chez 90 % des personnes piquées. Seules 10 % d’entre elles vont développer des symptômes de type grippal avec maux de tête, douleurs musculaires ou fièvre, dans les deux semaines qui suivent la piqûre. Des complications neurologiques risquent d’apparaître dans 10 % de ces cas, avec des lésions parfois irréversibles. Le pourcentage est faible mais le risque néanmoins présent, et potentiellement grave. La seule protection reste la vaccination. A la différence de la borréliose, le virus de l’encéphalite à tique se transmet sans latence. Avec 335 cas déclarés, l’année 2018 a atteint un nombre record d’encéphalites à tiques en Suisse.
• Appliquez un spray contre les tiques sur la peau et les vêtements (en vente en pharmacie).
• Portez des vêtements clairs pour faciliter le repérage des tiques.
• Restez sur les sentiers tracés et évitez de vous aventurer dans les sous-bois ou hautes herbes sans protections de la peau ou des cheveux (casquette, vêtements et spray répulsif anti-tiques).
• Après chaque promenade en forêt : contrôlez votre corps afin de déceler la présence éventuelle de tique, particulièrement les plis de l’aine, le cou, les creux des genoux et le cuir chevelu.
• N’hésitez pas à demander conseil à votre pharmacien(ne) en cas de doute.
• En cas de tique fixée sur la peau : l’enlever avec une pince (ou un tire-tique en vente en pharmacie) en tirant doucement de manière verticale pour éviter de briser la tique.
• Bien désinfecter la piqûre (attention : cette mesure n’empêche pas la transmission de la maladie).
• Observer la peau et marquer au feutre l’endroit de la piqûre pour surveiller l’apparition éventuelle d’une auréole rouge caractérisant l’érythème migrant de la maladie de Lyme.
• Rester vigilant après une piqûre : si de la fièvre ou d’autres symptômes apparaissent, il est recommandé de consulter un médecin.
• Une piqûre de tique (et ses conséquences) est considérée comme un accident et sera donc couverte par l’assurance-accidents.
Auteur: Sophie Membrez
La vaccination en pharmacie
• La vaccination pour l’encéphalite à tiques est recommandée dans toutes les zones à risque. Elle reste le seul moyen de protection contre cette pathologie dont les conséquences sont sévères. Trois injections du vaccin sont nécessaires pour être complètement couvert(e). L’OFSP recommande un rappel tous les 10 ans.
• Vous pouvez aujourd’hui vous faire vacciner en pharmacie, dans certains cantons. C’est facile et pratique ! Renseignez-vous dans votre pharmacie.
A télécharger : l’application « Tiques » propose des cartes des régions à risque ainsi que des informations sur les gestes utiles en cas de piqûre. Elle va permettre de suivre la piqûre et les symptômes, notamment l’érythème migrant, pour déceler rapidement la maladie de Lyme.