Inquiétude sur la mortalité maternelle avec les coupes de l’aide

Genève (ats) – L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et plusieurs institutions internationales sont inquiètes pour la santé des femmes enceintes en raison des coupes de l’aide internationale. En près de 25 ans, la mortalité maternelle a reculé de 40%.

Selon les estimations, environ 260’000 femmes sont toutefois décédées en 2023 pendant la grossesse ou pendant et après l’accouchement, soit une toutes les deux minutes. Parmi elles, 70% environ se trouvaient en Afrique subsaharienne et près de deux tiers dans des pays vulnérables.

La plupart de ces victimes « pourraient être évitées », a affirmé à la presse à Genève un responsable de l’OMS. Mais les avancées ont ralenti depuis quelques années, selon un rapport publié lundi.

« Nous ne sommes pas sur la voie » de l’objectif de moins de 70 décès pour 100’000 grossesses d’ici 2030, selon le responsable. Il faudrait une diminution de 15% par an, contre 1,5% actuellement. Une augmentation est notamment observée aux Etats-Unis, dit encore une autre responsable de l’OMS.

Les coupes dans l’aide internationale affectent les prestations pour la santé des mères ou des enfants. « Nous allons faire face à d’importants vents contraires. Nous y faisons déjà face », a ajouté le responsable de l’OMS qui redoute un « recul » mondial.

Nombreux décès en plus pendant le Covid

Des centres de santé ont été fermés et le nombre de travailleurs de santé a diminué. L’approvisionnement en médicaments et en matériel pour faire face aux raisons les plus fréquentes des décès maternels est aussi affecté. « Il va être très important de renforcer les droits à la santé et à la santé reproductive des femmes », affirme le directeur général de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Selon le rapport, environ 40’000 décès maternels supplémentaires ont été observés en 2021 en raison de la pandémie. « Nous sommes très inquiets » par ces perturbations, dit l’organisation. Plusieurs institutions internationales demandent davantage d’investissement dans les travailleurs de santé.

Une partie du rapport était financé par l’aide internationale américaine. L’OMS devra trouver d’autres fonds pour les poursuivre dans les prochaines années, selon une responsable de l’organisation.