Sommeil – Un tiers de la population souffre de troubles du sommeil en Suisse

Berne (ats) – Un tiers de la population en Suisse souffrait de troubles du sommeil en 2022, la dernière année prise en compte par l’Office fédéral de la statistique (OFS). En 25 ans, la part des gens touchés a augmenté de 5 points de pourcentage.

Le sommeil fait partie des besoins physiologiques vitaux et sa perturbation peut entraîner de graves conséquences sur la santé physique et psychique. Les troubles du sommeil ont des répercussions sur le niveau d’énergie et de vitalité, sur les capacités de concentration et sur la qualité de vie ressentie et représentent ainsi un problème de santé publique majeur, rappelle l’OFS.

Si un tiers de la population souffre de troubles du sommeil moyens (26%) ou pathologiques (7%), tout le monde n’est pas affecté dans les mêmes proportions. Les femmes en souffrent plus fréquemment que les hommes (37% contre 29%) et les troubles du sommeil augmentent avec l’âge.

Ce sont les troubles pathologiques qui ont proportionnellement le plus fortement progressé en 25 ans (5% en 1997 contre 7% en 2022). Les personnes les plus touchées par cette augmentation sont les jeunes de 15 à 39 ans et les femmes. Parmi les jeunes femmes, la proportion de personnes souffrant de troubles pathologiques a presque été multipliée par trois, passant de 3% en 1997 à 8% en 2022, souligne l’OFS.

Burn-out

Les troubles du sommeil constituent un problème majeur de santé publique, influant fortement sur la santé psychique et physique. Ils ont notamment un impact sur le niveau d’énergie et la qualité de vie perçue, précise l’OFS.

Ainsi les personnes souffrant de troubles du sommeil pathologiques présentent beaucoup plus souvent des symptômes de dépression modérés à sévères que celles qui n’ont pas de troubles du sommeil (35% contre 4%). De même, elles souffrent plus souvent de détresse psychologique (18% contre 2%) ou de symptômes modérés à sévères de trouble d’anxiété généralisée (25% contre 3%).

Les troubles du sommeil peuvent avoir aussi des répercussions dans le cadre professionnel, notamment en termes d’absentéisme, d’insatisfaction au travail ou même de risque de burn-out. Ainsi, 41% des personnes souffrant de troubles du sommeil pathologiques présentent un risque de développer un surmenage, contre 29% de celles qui ont des troubles moyens et 17% de celles sans troubles du sommeil. A noter que le stress au travail ou un faible soutien social sont associés aux troubles du sommeil.

Santé physique

Il existe un cercle vicieux entre le sommeil et les douleurs, relève l’enquête de l’OFS: les maladies musculosquelettiques et les douleurs concomitantes peuvent empêcher un sommeil de bonne qualité et, à l’inverse, les troubles du sommeil peuvent renforcer la perception de la douleur et entraver la guérison.

Les personnes souffrant de maladies musculosquelettiques sont ainsi plus nombreuses à déclarer des troubles du sommeil que celles qui ne sont pas touchées: à 53% contre 32% concernant l’arthrite ou à 40% contre 27% pour les douleurs dorsales par exemple.

La présente publication s’appuie sur les données de l’enquête suisse sur la santé réalisée tous les cinq ans depuis 1992 par l’OFS. Au total, 19’137 personnes de 15 ans ou plus ont répondu au questionnaire.

Troubles pathologiques signifient avoir souvent le sommeil agité et se réveiller plusieurs fois par nuit. Troubles moyens équivalent à avoir souvent des difficultés à s’endormir ou un sommeil agité ou se réveiller plusieurs fois par nuit ou encore se réveiller trop tôt le matin, précise l’OFS.

Création d’un Réseau d’information

Face aux résultats jugés « alarmants » de cette enquête, Promotion santé suisse, la Ligue pulmonaire suisse et Idorsia Phamaceuticals, une société biopharmaceutique, vont créer ce mois le Réseau Sommeil Suisse. Les problèmes de sommeil très répandus tels que les troubles de l’endormissement et les difficultés à dormir d’une traite, l’insomnie et l’apnée du sommeil menacent le bien-être et la santé de près de trois millions de personnes en Suisse, ce qui nuit à l’économie, indiquent les créateurs du réseau dans un communiqué jeudi.

Souvent, les gens n’ont pas conscience de l’importance que revêt le sommeil. Ils sont fatigués toute la journée, mais ne font rien pour améliorer la situation. Le Réseau Sommeil s’engage pour que le sommeil soit reconnu en tant que ressource importante pour la santé. La société et la politique doivent reconnaître l’influence prépondérante que le sommeil exerce sur la santé, estiment ses créateurs.

Le réseau a pour objectif de mettre en relation les professionnels et de sensibiliser le grand public « à la ressource importante que représente le sommeil pour la santé ». Sa création est agendée le 23 octobre sous la forme d’une fête à Berne. Une manifestation publique gratuite sur le thème « Comment puis-je mieux dormir? » rendra compte d’expériences, et des spécialistes répondront aux questions, précise le Réseau Sommeil suisse dans un communiqué de la Ligue pulmonaire.