Pendant la nuit, le cerveau fait le ménage, le système immunitaire se renforce, le métabolisme se régule. Un bon sommeil régénère, répare, redonne de l’énergie et réduit les risques de nombreuses maladies. Mais que se passe-t-il au juste pendant que nous dormons ?
La caissière du supermarché, d’ordinaire souriante, est de mauvaise humeur, se trompe quand elle rend la monnaie et étouffe un bâillement. Elle s’excuse : elle n’a pas fermé l’œil de la nuit. Il suffit d’une seule nuit de mauvais sommeil pour impacter nos capacités : concentration, vigilance, réactivité et même un risque d’accident en hausse. On estime que 10 pour cent des accidents de la route sont dus à la somnolence. Un sommeil non réparateur entraîne des sautes d’humeur, affaiblit l’immunité et, sur le long terme, augmente le risque de maladies physiques et mentales, comme la dépression, le diabète ou les pathologies cardiovasculaires.
Le corps se régénère en dormant.
Alors que la girafe se contente de deux heures de sommeil par jour, le koala peut dormir jusqu’à 22 heures ! Pour un adulte, l’idéal se situe entre sept et neuf heures par nuit, réparties en trois à cinq cycles de 90 à 110 minutes. Un sommeil réparateur suit un cycle précis qui se répète plusieurs fois par nuit, avec quatre phases bien définies et des processus corporels distincts. D’abord vient la phase d’endormissement, qui correspond à la transition entre l’état de veille et le sommeil : le pouls ralentit, la respiration se calme, les muscles se relâchent, l’activité cérébrale baisse. La phase de sommeil léger débute quelques minutes après. Elle représente environ la moitié de notre nuit et prépare l’organisme à une récupération plus profonde. Malgré sa stabilité relative, ce sommeil demeure superficiel : nous sommes encore sensibles aux perturbations extérieures. Le pouls et la respiration se stabilisent, la température corporelle baisse, le cerveau et les muscles se préparent à un repos profond.
Arrive ensuite le sommeil profond, phase clé pour la régénération et le repos. Avec une activité cérébrale et musculaire fortement ralentie et un fonctionnement cardio-vasculaire minimal, le système hormonal est stimulé, les hormones de croissance sont libérées et les cellules se régénèrent, le système immunitaire s’active et la fatigue physique se dissipe.
Dernière phase du cycle : le sommeil paradoxal ou phase REM (Rapid Eye Movement), pendant laquelle surviennent les rêves. Bien que l’on rêve durant toutes les phases de sommeil, c’est lors du sommeil paradoxal, durant laquelle les yeux bougent rapidement sous les paupières fermées, que les rêves sont les plus intenses, vivants, presque cinématographiques. Le cerveau est alors presque aussi actif qu’à l’état de veille : il trie les expériences passées et mémorise les informations importantes, ce qui est déterminant pour l’apprentissage, la créativité et la gestion des émotions. Le système nerveux et le psychisme récupèrent pendant la phase REM. Pour rester en bonne santé – physiquement et mentalement – il est donc essentiel de dormir suffisamment et de passer par toutes les phases du sommeil. Si vous souffrez de troubles persistants de l’endormissement ou de réveils fréquents, consultez sans tarder votre médecin.
Auteur : Suzana Cubranovic
La mélatonine, l’hormone du sommeil : régulatrice du rythme veille-sommeil, la mélatonine est une hormone soumise à prescription en Suisse, contrairement à de nombreux autres pays. Mal utilisée ou surdosée, elle peut déséquilibrer le rythme naturel et aggraver les troubles du sommeil, notamment par ses effets secondaires tels que maux de tête, nausées, cauchemars, nervosité ou irritabilité.
Bandelettes nasales : disponibles en pharmacie, elles soulagent les difficultés respiratoires nocturnes comme le ronflement ou le nez bouché. Les bandelettes ouvrent les narines, facilitant ainsi la respiration nasale, plus saine que la respiration buccale. À l’inspiration, l’air est réchauffé, humidifié et filtré par les cellules immunitaires qui s’y trouvent, ce qui protège contre les agents pathogènes.